Les examens ont permis de mettre en évidence une insuffisance veineuse superficielle des membres inférieures (varices) qui nécessitent une intervention chirurgicale.
Afin de vous aider à prendre une décision en toute connaissance de cause, vous devez être informés des modalités du traitement, des risques encourus et des suites prévisibles.
Que devez vous savoir sur les varices ?
Le sang arrive dans les membres inférieurs par les artères et retourne vers le coeur par les veines en empruntant un réseau superficiel. Ces veines sont munies de valves anti-reflux pour éviter que le sang ne redescende vers les pieds en position debout. Lorsque les valves sont défaillantes, apparaît un reflux qui entraine une dilatation de la veinse superficielle (varice).
Les varices sont fréquentes (1/3 de la population). Leur cause exacte est inconnue, mais il s'agit d'une maladie transmission héréditaire dont certains facteurs sont considérés comme aggravants (sédentarité, grossesse, chaleur, excès de poids, traitement hormonaux, anomalies de la vôute plantaire...).
Comment se traduisent les varices ?
Elles peuvent être asymptomatiques et découvertes à l'occasion d'un examen médical systématique.
Il peut s'agir d'une demande esthétique ou de douleurs (lourdeur, pesanteur), apparaissant à la station debout prolongées et calmées par le repos jambes allongées.
Parfois, il existe un oedème du pied en fin de journée.
Tous ces symptômes sont en général aggravés par la chaleur, la station assise et le piétinement. A un stade évolué de la maladie, peuvent survenir des complications : thrombose veineuse superficielle (para phlébite) ou profonde, eczéma, pigmentation cutanée (dermite ocre) et ulcère.
Quels sont les différents types de traitements ?
Les traitements médicaux (veinotiniques) peuvent soulager certains symptômes, mais n'agissent pas directement sur la maladie variqueuse. Le traitement le plus répandu est la sclérothérapie qui consiste en l'injection d'un produit à l'intérieur de la veine variqueuse afin de provoquer son obstruction. Ce traitement donne de bons résultats surtout sur les varices de petit calibre, mais nécessite souvent des injections répétées.
La chirurgie est justifiée lorsque les varices sont évoluées, avec un reflux important du réseau veineux superficiel. Elle peut être associée à une sclérothérapie quelques mois après l'intervention.
Quelque soit le traitement proposé, il est recommandé de respecter des consignes d'hygiène de vie (sport, marche régulière, perte de poids, contention).
Quelles sont les modalités du traitement chirurgicale ?
L'éveinage (stripping) consiste à enlever la veine saphène à l'aide d'une incision au pli de l'aine (grande saphène) ou derrière le genou (petite saphène). C'est actuellement l'intervention la plus pratiquée.
Les phlébectomies consistent à enlever par des mini-incisions, les veines variqueuses superficielles. Elles peuvent être isolées ou le plus souvent associées à un stripping.
Le fait de supprimer les veines malades sans les remplacer ne modifie pas la circulation dans la mesure où les veines atteintes ne remplissaient déjà plus leur rôle normal : les supprimer améliore donc la circulation.
Des techniques mini invasives sont en cours de développement et consistent à détruire les veines saphènes par la chaleur, en introduisant une sonde à l'intérieur de la veine sous contrôle échographique (Radiofréquence, laser). Ces techniques sont moins douloureuses et permettent une reprise des activités, mais elles sont encore en cours d'évaluation en France et ne sont pas prises en charge par la Caisse d'Assurance Maladie.
Le choix de la méthode se fait en fonction de l'importance et de la localisation des varices.
Quels sont les risques prévisibles ?
Les suites opératoires sont généralement simples permettant une reprise d'activité presque normale dans les jours qui suivent l'intervention. Un arrêt de travail est souvent nécessaire (sa durée dépend de l'importance de geste chirurgical).
Au cours de l'intervention, malgré tout le soin apporté, dans de rares cas, peuvent survenir des incidents qui sont pour la plupart aussitôt identifiés et traités.
Les hématomes sont inéluctables après phlébectomies et stripping. Ils peuvent être limités par le port rigoureux des bandes puis des bas de contention. Ils disparaissent spontanément en quelques semaines.
Les infections et retard de cicatrisation sont rares. Ils nécessiteront des soins locaux infirmiers. Une coloration cutanée à type de pigmentation et l'apparition de télangiectasies (petites veinules de coloration bleue ou rouge) peuvent être constatées.
Les lésions nerveuses sont plus fréquentes et en règle générale bénignes et transitoires. Il s'agit essentiellement de la blessure de nerfs sensitifs satellites des veines, responsables de fourmillements ou de zones d'insensibilité.
Les plaies vasculaires sont exceptionnelles.
Le risque de phlébite et d'embolie pulmonaire est faible, mais imprévisible. Le recours à un traitement anticoagulant n'est pas systématique et sera discuté au cas par cas.
Par ailleurs, l'insuffisance veineuse superficielle chronique est une maladie évolutive, raison pour laquelle il est indispensable d'avoir un suivi phlébologique post-opératoire au long cours (de nombresuse années, voire à vie) afin de prévenir les récidives.